Comment capter des savoir-faire ?
Si on sait conserver des bâtiments, des machines, des outils, comment fait-on pour conserver des gestes techniques issus de toute une carrière professionnelle ?
Le Parc du Pilat s’est attelé à trouver une réponse pour valoriser un patrimoine industriel très riche, notamment dans le domaine textile. Moulinage, tissage, rubanerie, tressage, dentelle… autant d’activités dont les savoir-faire, s’ils ne sont pas complètement éteints, sont en passe de disparaître.
C’est ainsi qu’est né le conservatoire des savoir-faire rares du Pilat, dont la vocation est de sauvegarder la mémoire des gestes professionnels sans, toutefois, prétendre les égaler.
L’utilisation d’outils numériques
Un partenariat avec la société K-PROCESS, spécialisée dans la mise en place de processus d’apprentissage dans l’industrie de pointe, a permis de mettre en œuvre un outil logiciel axé sur la vidéo et la décomposition fine des gestes experts. Une dizaine de savoir-faire comme la maintenance d’un métier Jacquard ou d’une machine à tresses alimentent d’ores et déjà le conservatoire des savoir-faire rares du Pilat.
Capter pour transmettre
Depuis 2021, le Parc du Pilat a développé plusieurs campagnes de captation des gestes dans des entreprises et des musées partenaires, comme le Musée d’art et d’Industrie de Saint-Etienne ou la Maison des Tresses et Lacets à La Terrasse-sur-Dorlay.
Les productions issues de ces captations contribuent à l’apprentissage pour les nouveaux salariés des entreprises ou pour les médiateurs de musées, en complément des formations sur le tas.
Mais l’ambition est plus grande. Ces conservations visent aussi à formaliser une ressource immatérielle à partir de laquelle il sera possible de créer ou de renforcer des dynamiques économiques. L’aventure ne fait que commencer.
Focus sur un métier rare à capter d’urgence : peignier
La fabrication de peignes pour les métiers à tisser est une activité méconnue, mais qui a beaucoup compté dans le Pilat.
Depuis près de 20 ans, aucune machine à fabriquer les peignes à tisser n’a été vue en fonctionnement en France.
En 2005, Michel Linossier, dernier peigner en exercice, cessait son activité à Bourg-Argental.
Aujourd’hui, grâce à la mise à disposition d’une machine par M. Alain Fanget, ancien peigner et ancien Maire de Maclas, il va être possible de capter les gestes de Michel Liniossier pour conserver ce savoir-faire rare.
Pour l’occasion, le Parc du Pilat vous offre de (re)découvrir cette technique de précision pour fabriquer un élément essentiel des métiers à tisser.
Le métier est exposé à la Maison du Parc à Pélussin jusqu’à fin septembre.
À retrouver également, le parcours du dernier peignier du Pilat dans l’ouvrage de la collection « Patrimoines du Pilat » coédité par le Parc naturel régional du Pilat et les éditions Jean-Pierre Huguet.
« Le peigne du métier à tisser de battre s’est arrêté » de Hélène de Montgolfier et Michel Linossier