Les produits du terroir Pilat

Fruits du Pilat

Les arbres fruitiers ont été présents sur le Pilat de très longue date. Ils faisaient partie des systèmes de polyculture élevage en particulier dans les parties basses du massif (en dessous de 600 m). Dans les années d’après-guerre, la bactériose anéantit les arbres de fruits à noyau (pêche). A la recherche de nouvelles ressources et de revenus, une poignée de passionnés s’intéresse à la pomme et à la poire. Ils conduisent des essais qui révèlent l’opportunité de produire des pommes. Ce travail acharné aboutira à la fin des années 70 à la création des premiers vergers puis de la coopérative des Balcons du Mont Pilat dans le début des années 80.

Pommes Gala

Une culture exigeante

Aujourd’hui près de 75 exploitations spécialisées produisent des fruits sur près de 700 ha de vergers. Culture pérenne, en permanence à la merci du climat et des éléments, des attaques parasitaires, c’est une production difficile. Soucieux de l’environnement, les arboriculteurs ont développé leurs compétences et pratiquent la technique de production fruitière intégrée qui privilégie la prévention, les traitements biologiques et limitent l’emploi des produits de synthèses.

La Pomme du Pilat

Les conditions à priori défavorables du Pilat pour produire des pommes (sols acides, peu profonds, sableux, altitude, fraicheur, pentes) contraignent les arbres à produire moins et obligent leurs fruits à se gorger de sucre. C’est ce qui constitue le cœur de la qualité des pommes du Pilat. Elles se caractérisent par l’équilibre entre la teneur en sucre et l’acidité et aussi par leur coloration particulière.

Les principales variétés cultivées sont la Golden à la robe dorée et légèrement rosée, la Gala à la robe bicolore jaune et rouge et la Rosée du Pilat.

Produits laitiers du Pilat

Le Pilat est une montagne d’élevage. L’élevage laitier domine très largement. L’explication se trouve dans la tradition historique de cette production : elle se développera dès le début de l’industrialisation des villes voisines. L’objectif est de satisfaire les besoins des populations urbaines ouvrières en lait frais.

Du lait de qualité

Les éleveurs laitiers du Pilat ont acquis un réel savoir-faire dans ce domaine. Ils ont amélioré progressivement la qualité de leurs productions. Aujourd’hui on dénombre :

  • 300 éleveurs de vaches laitières produisant 35 millions de litres de lait par an sur le massif,
  • 126 éleveurs de chèvres laitières produisant 7 millions de litres de lait.

Depuis la fin des années 90, de nombreux éleveurs laitiers se tournent vers l’agriculture biologique.
La majeure partie de ce lait est vendue à la Coopérative laitière SODIAAL (Candia, Yoplait) qui le transforme en produits laitiers frais à Vienne, à La Talaudière et à la Fromagerie Guilloteau (Pavé d’Affinois) qui en fabrique du fromage à Pélussin.

La Rigotte de Condrieu

La Rigotte de Condrieu est le seul fromage de tradition du Pilat. C’est par essence un fromage féminin ; ce sont les femmes qui traditionnellement s’occupaient des chèvres et « fromageaient » dans les fermes de polyculture élevage. Elles assuraient ainsi un revenu complémentaire à la famille en vendant leurs fromages essentiellement sur le marché de Condrieu. Depuis 2013, la Rigotte de Condrieu est protégée par une AOP (Appellation d’origine protégée) : l’aire d’appellation s’étend en totalité dans le territoire du Parc du Pilat. Elle tire son nom des termes « rigol » et « rigot » qui désignaient en patois les nombreux rus et ruisseaux qui dévalent du Pilat vers les principaux cours d’eau et où ces petits fromages délicats étaient produits.

La Rigotte de Condrieu est fabriquée au lait entier cru de chèvre. Les fromager(e)s en font un caillé lactique acide  qui coagule en 24 h avec un peu de présure. Ce caillé est moulé à la louche délicatement pour conserver une texture fine, homogène et ferme. Le moulage en faisselles permet d’obtenir des petits palets de 30 à 35 g qui, une fois séchés et affinés pendant 8 jours minimum deviennent des Rigottes de Condrieu. La Rigotte a une texture onctueuse et souple et exprime des goûts de chèvre peu prononcé, de beurre et de noisette. Elle s’insère parfaitement dans un plateau de fromage, égaie un apéritif et peut surprendre dans une salade, incorporé à une mousse ou des ravioles.

Les vins du Pilat

Les vignobles du Pilat font partie des crus des Côtes du Rhône septentrionales. Plantés de deux cépages qui ont ici leur berceau, la syrah pour le rouge, et le viognier, dont on dit qu’il serait venu de Dalmatie introduit par les romains, pour le blanc. Ils sont reconnus par quatre Appellations d’Origine Protégée : Côte Rôtie, Condrieu, Château Grillet et Saint-Joseph. Les roches métamorphiques et granitiques du sous-sol ont généré des sols qui, associés à une exposition sud sud-est de ses amphithéâtres de coteau, expliquent la qualité exceptionnelle de ces terroirs (Côte blonde, Côte brune, Château Grillet, Verlieu,…)

Marché aux vins de Chavanay

Côte Rôtie « Une finesse époustouflante »

Cette appellation est la plus au nord des Côtes du Rhône sur les communes d’Ampuis, Saint-Cyr, Tupin-et-Semons. Elle s’étend sur 308 ha et est produite par 6 domaines. L’ensemble du vignoble est cultivé sur les coteaux abrupts de la côtière rhodanienne entre le fleuve et le plateau condriot. Organisé en terrasses, celui-ci ne contient parfois que quelques ceps. Issu de la syrah, le Côte Rôtie est un grand vin rouge de garde. Tannique, à la dégustation il révèle des arômes de violette, framboise et cassis et est apprécié pour sa longueur en bouche.

Château Grillet « L’élégance en bouteille »

Exception dans le paysage viticole, cette Appellation est la plus réduite en surface des appellations. Elle s’étend sur 3 ha sur les communes de Saint Michel-sur-Rhône et Vérin dans le coteau amphithéâtre orienté au sud est entre le fleuve et le plateau, face à Vienne. C’est la propriété d’un seul domaine.Vin blanc d’exception, issu du cépage viognier, il développe avec le temps des arômes de miel, de pêche et d’abricot sec.

Condrieu « De l’or à l’état pur »

Peut-on dire qu’il s’agit du meilleur vin blanc de France ? Certains le pensent! Le vignoble installé dans la même configuration que le Côte Rôtie mais plus au sud entre Condrieu et Limony s’étend sur 200 ha. Ayant bien failli disparaître dans les années 60, il a vu sa renaissance, porté par la motivation de quelques passionnés. Ils sont aujourd’hui 56. Elixir du cépage viognier, c’est un vin qui se boit frais et jeune : on découvre alors ses arômes de violette, d’abricot de mangue et de pêche de vigne. A son meilleur il révèle des parfums de musc, d’épices et de tabac.

Saint-Joseph « Une histoire simple et sûre »

Cette appellation est aussi pilatoise. Si elle a la majorité de ses surfaces en Ardèche voisine, elle s’étend aussi sur les 3 communes pilatoises de Chavanay, Saint-Pierre-de-Bœuf et Malleval. Le vignoble couvre 1250 ha dont environ 300 ha sur le Pilat dont la majeure partie est également cultivée en terrasses sur les coteaux de la rive droite du Rhône. Le Saint-Joseph se décline en vin rouge et en vin blanc. C’est la syrah qui est le cépage du rouge. Les « Saint Jo » rouge est un vin puissant aux arômes d’épices poivrées avec une pointe de violette. Le blanc est vinifié à partir des cépages marsanne et roussane en mélange. Les « Saint Jo » blancs sont des vins a la belle robe dorée et qui révèlent des arômes en fonction de l’assemblage et des terroirs : d’abricot, d’aubépine, de café vert et de chèvrefeuille, avec des notes discrètes de narcisse : la roussane apportera plus d’arômes floraux et même de noisette.

Un vigneron qui expérimente des pratiques d’adaptation au changement climatique.

Une grande variété de productions

Si quatre grandes filières mobilisent l’essentiel de l’activité agricole du Pilat, une grande variété d’autres productions est mise en œuvre par les agriculteurs, soit pour compléter l’activité de la ferme et le revenu, soit en activité principale. C’est ainsi que l’on retrouve, en particulier sur les bordures du Rhône, des maraîchers qui présentent à la vente une diversité de légumes. Quelques éleveurs ont développé la production porcine en pérennisant les savoir-faire de charcuterie paysanne. D’autres élèvent des volailles pour la viande ou les œufs. D’autres encore élèvent des vaches pour la viande ou des ovins. On peut également rencontrer des élevages d’escargots.
Bref cette variété permet à l’agriculture locale de proposer aux consommateurs locaux ou visiteurs une grande diversité de produits alimentaires qui leur permet de constituer leur panier.

La charcuterie pilatoise

L’élevage des porcs pour l’autoconsommation familiale est une tradition des campagnes paysannes. Dans le Pilat c’est le cas. La spécialisation des exploitations agricoles a conduit quelques producteurs à s’orienter vers cette forme d’élevage. La tradition leur a inspiré leur système de transformation en perpétuant le savoir-faire des charcuteries paysannes.

Ils élèvent des porcs charcutiers avec soin et des aliments de qualité – dans certains cas ils produisent aussi leurs céréales – et les transforment dans un laboratoire adapté aux exigences sanitaires actuelles. Ils en sort : saucisson au premier rang mais également de nombreuses spécialités comme la « jambonnette », la pâté de tête, la terrine de campagne, la « caillette », « l’andouille », la « gueuse », les « grillatons », la poitrine roulée, le lard, le petit salé,………

Les légumes

Le Pilat est une terre d’élevage mais certains sites sont propices à la production de légumes : c’est particulièrement le cas des « plaines » au bord du Rhône entre Saint-Pierre-de-Bœuf et Ampuis. Sur ces terres d’alluvions, des maraîchers produisent une grande variété de légumes : salades, poireaux, choux, pommes de terre, cardons, etc. Une partie grandissante est produite sous label « AB ». Ces légumes ultra frais sont distribués localement.

Carottes en direct du producteur